vendredi 8 juillet 2011

Campement médiéval à Pouancé!!

L’association «Le Fol Epervier» en collaboration avec le Syndicat d’Initiative et la municipalité de Pouancé reconduit l’évènement de juillet 2010 : un grand campement médiéval samedi 16 et dimanche 17 juillet 2011, dans le pré de la Fuye et dans l’Enclos du Vieux Château.






L’édition 2011 sera d’une toute autre ampleur !


De nombreuses compagnies médiévales seront présentes pour vous plonger au Moyen Age avec combats, assaut du Château, mais aussi jeux médiévaux pour petits et grands, fabrication de cottes de mailles, tir à l’arc, démonstrations de métiers anciens, enluminures...






Adultes : 2 € / Enfants de + de 12 ans : 1 €
Gratuit pour les - de 12 ans.
Rafraichissements et restauration sur place.









Venez nombreux !!

mercredi 20 avril 2011

Guérande, cité des Marches de Bretagne ?

Exposition produite par le Conseil général de Loire-Atlantique et présentée à Guérande - porte Saint-Michel.
Texte de Frédéric Déan, chargé de mission au Conseil général de Loire-Atlantique.

A l’époque carolingienne (VIIIe, IXe siècles), la ville de Guérande se trouve située en plein cœur du « triangle Vannes, Rennes, Nantes » qui délimite la vaste zone de commandement militaire mise en place par les rois francs pour protéger les franges de leur empire.

Ce fait pourrait à lui seul suffire pour qualifier Guérande de « ville marchoise ». Les conflits incessants qui marquent la région font cependant évoluer dans l’espace cette frontière jusqu’au XIe siècle, époque où se fixent de manière quasi définitive les « limites » qui séparent duché de Bretagne et royaume de France.

Même si la frontière qui se dessine au XIe siècle enregistre un net glissement des confins du duché vers l’est, « éloignant » d’une certaine manière Guérande de la « zone névralgique » où s’expriment les tensions franco-bretonnes, la cité ne peut-elle être considérée comme une « ville des marches » à part entière ? Différents arguments peuvent être avancés pour répondre positivement à cette question.

On parle souvent de l’épaisseur de cette frontière, évidente à l’époque carolingienne, mais qui demeure par la suite un élément fondamental, une caractéristique. On sait ainsi que jusqu’à la fin du XVe siècle le dispositif défensif breton est composé d’un étroit maillage de places fortes et de villes fortifiées qui ne se limite pas strictement aux villes situées géographiquement sur la ligne de partage mais se développe également à l’intérieur des terres du duché.

La « première ligne » défensive (Vitré, Châteaubriant, Clisson...) est certes la « zone névralgique » de la frontière où se manifestent de la manière la plus violente les tensions franco-bretonnes mais l’arrière pays, sorte de « seconde ligne », en enregistre également les « répliques » et participe à la défense globale du duché. Lors de l’ultime conflit (1487-1488), François II cherche d’ailleurs à faire de cette forte densité de places fortifiées un atout, une arme pour ralentir la pénétration de l’armée royale à l’intérieur des terres du duché.

La « carte de la frontière bretonne » établie par René Cintré pour les XIIIe et XVe siècles  conforte cette idée. Elle intègre d’ailleurs au dispositif défensif breton des forteresses et des villes géographiquement bien plus éloignées de la frontière que Guérande : Suscinio, Vannes, Josselin, Moncontour…

Une ordonnance de 1425 recense Guérande parmi une vingtaine de cités qualifiées  d’ « entrées et yssues du duché de Bretagne », expression qui sert au Moyen Age à désigner les principales villes qui jalonnent la frontière, sortes de « villes porte » incontournables, zones de « passage obligé »… Guérande y figure au même titre que Vitré, Fougères, Châteaubriant mais aussi Machecoul, Bourgneuf et Saint Nazaire. Cette donnée est d’autant plus intéressante qu’elle émane d’un document officiel du XVe siècle...
Entre terre et mer, la position de Guérande sur la carte s’apparente à celle de Saint-Malo. La dimension maritime de ces deux « entrées » du duché les distingue de celles situées au cœur de la frontière terrestre.

 
René Cintré indique que « la géographie des marches enveloppe les pays du sel, de Guérande à Bourgneuf ». Il associe à cette donnée géographique la très forte dimension économique du commerce du sel à l’échelle des marches. Une part très importante de l’économie des marches et des régions voisines repose en effet directement sur le trafic du sel, denrée de première importance et objet d’un impôt qui fait de la frontière militaire une « frontière de la gabelle ». Le commerce spéculatif du sel se manifeste particulièrement dans les échanges qui sont effectués via  la Loire et participent à l’essor de villes des marches comme Ancenis, Les Ponts de Cé… Guérande se trouve donc « à la tête » d’une activité qui se diffuse non seulement dans la région des marches mais aussi, bien au delà…

Au-delà de ces considérations, l’exposition relate une histoire commune à toutes les villes qui bordent la frontière et l’on peut par extension dire que l’histoire de Guérande (comme celle de Clisson, Châteaubriant…) révèle à sa manière une partie de celle des marches.


Les Marches de Bretagne :
l’exposition, les textes
Cette exposition temporaire est une réédition de l'exposition présentée du 24 juin 2009 au 3 octobre 2010 au château départemental de Châteaubriant.
Elle invite à parcourir l’histoire souvent méconnue de la frontière franco-bretonne au Moyen Age. Elle vise à fournir aux visiteurs une compréhension claire du contexte dans lequel se sont développées les villes situées, comme Guérande, sur les franges de l’Armorique ; cités dont l’histoire se confond souvent avec celle des importants événements qui se jouent à la frontière du duché.

Cette découverte est proposée à travers quatre chapitres synthétiques dont les contenus peuvent être résumés ainsi :

Le 1er chapitre présente la formation de la frontière franco-bretonne à l’époque carolingienne (VIIIe-IXe siècles) et les principales caractéristiques de ce territoire à vocation militaire : une frontière épaisse et imprécise dans ses contours qui évoluent au gré des incessants conflits militaires qui s’y jouent pendant tout le Moyen Age. La guerre de Succession de Bretagne qui ravage la région des marches au XIVe siècle s’y trouve particulièrement évoquée.

Le chapitre 2 propose de découvrir la multiplicité des activités qui caractérisent les Marches lorsque cessent crises et conflits : activités des campagnes (agriculture, élevage), des villes (artisanat, commerce), mais aussi échanges sociaux et culturels favorisés par la situation frontalière de ce territoire…

Le chapitre 3 présente les faiblesses de l’Etat indépendant mis en place par les ducs de Montfort aux lendemains de la guerre de Succession de Bretagne (fin XIVe-début XVe). Les divisions de la société bretonne et particulièrement de sa noblesse fragilisent grandement l’unité du duché à l’époque où se prépare l’ultime conflit avec le royaume de France.

Le chapitre 4 s’attache enfin à décrire le lent processus d’incorporation du duché de Bretagne au royaume de France, mouvement initié par la guerre qui oppose le roi de France Charles VIII au duc de Bretagne François II de 1487 à 1488. Événement décisif de l’histoire de Bretagne, ce conflit annonce l’inéluctable rattachement de la Bretagne à la France (1532).


Dans le souci de donner au discours historique une approche humaine, l’exposition met en scène plusieurs personnages dont l’action est déterminante dans le déroulement des événements : François II, Françoise de Dinan, Anne de Bretagne, Charles VIII, Louis XII, François Ier, Jean de Laval… La dualité de certaines de ces grandes figures s’y trouve particulièrement valorisée.

Une sélection d’objets issus des collections du Conseil général de Loire-Atlantique, du musée Dobrée et de villes de la région des marches appuient et illustrent le discours. Des documents multimedia (campagne de la Trémoille en Bretagne, diaporama des principaux sites patrimoniaux des marches de Bretagne) permettent enfin de faciliter et d’approfondir la connaissance des phénomènes exposés.

 Horaires d’ouverture

Du 1er avril au 31 octobre, tous les jours sauf le lundi matin
Horaires : 10h-12h30 / 14h30-19h  (10h-12h / 14h-18h en octobre)
Nouvel accès par la place Saint-Jean !

Tarification


enfant de moins de 6 ans et à partir du second enfant dans une famille de deux adultes et deux enfants et plus
gratuit
adultes individuels
4 €
Tarif réduit 1 : groupes adultes de plus de quinze personnes
3 € 
Tarif réduit 2 : enfants de 6 à 17 ans inclus
2 €


L’accès à l’exposition temporaire est inclus dans le prix de la visite des remparts et de la porte Saint-Michel. Accueil des groupes sur réservation.


Coordonnées 

Remparts et porte Saint-Michel
BP 85139
44351 Guérande cedex
Tél 0 820 150 044  (conservation 02 40 15 60 40)





 Crédits photographiques: Guérande-Ville d'art et d'histoire / Visuel de l'exposition : musée Condé, Chantilly ; musée du Louvre, Paris ; Bibliothèque Nationale de France, Paris ; René-Gabriel Ojéda ; Hervé Lewandowski/RMN ; Christiane Blanchard ; Conseil général de Loire-Atlantique. Création : Ponctuation.

mardi 19 avril 2011

Naissance du projet

Le 31 août 2009, la ville de Vitré a réuni les maires et les adjoints des vingt et une villes concernées par le projet d’inscription du site des anciennes marches de Bretagne au patrimoine mondial de l’Unesco.

Ce projet, à l’initiative de Vitré, a pris naissance à la suite de la venue des étudiants de l’École de Chaillot en 2005 et futurs architectes du patrimoine. Pierre Méhaignerie, député – maire de Vitré, a souhaité que cette demande d’inscription se fasse autour du thème des Marches de Bretagne.

Après s’être réuni par deux fois, le comité scientifique constitué d’experts en histoire et en patrimoine, a proposé une liste, non exhaustive, de sites remarquables et positionnés des deux côtés de la frontière de l’ancien duché de Bretagne.

C’est ainsi qu’une vingtaine de sites ont été retenus : Ancenis, Avranches, Champtoceaux, Champtocé, Châteaubriant, Chateaugiron, Clisson, Dinan, Derval, Fougères, Guérande, abbaye de Meilleraye, Lassay-les-Châteaux, Laval, Montaigu, Oudon, Pouancé, Saint-Aubin-du-Cormier, Saint-James, Sion-les-Mines, Tiffauges et Vitré.

Le choix opéré par le comité scientifique tient compte des monuments préservés et de l’histoire des anciens habitants de cette zone de marche, passage des troupes de soldats mais aussi des réfugiés et des marchands. Rendue difficilement habitable par des paysans trop souvent soumis aux aléas de la guerre, les princes de Bretagne, de Normandie, du Maine et d’Anjou n’eurent de cesse d’aider son peuplement par l’octroi de privilèges ou d’exemptions de taxes. Largement boisée aux origines, la zone des Marches fut aussi le refuge des moines cisterciens qui recherchaient la solitude et le recueillement.

C’est pourquoi, dans chaque ville, a été retenu un thème soulignant un de ces aspects dont font partie :
  • les beffrois, les halles, les ponts, les forges, les maisons à pans de bois,
  • les châteaux-forteresses, les enceintes urbaines, les tours d’artillerie, les logis seigneuriaux,
  • les abbayes, les hôpitaux, les manuscrits, etc.
Le projet donne donc une large place aux échanges économiques et culturels qui sont le lot de toute frontière et qui donnent une histoire commune à leurs habitants. Cette histoire, encore très présente dans l’architecture urbaine et dans les mémoires, sert de base au projet, et c’est pourquoi le comité scientifique a décidé de procéder par thèmes, architecturaux, économiques, culturels et mémoriels.


Le 18 avril 2011 est née l'association Les Marches. Terres de rencontres, composée des différents responsables de ces sites (collectivités territoriales et propriétaires particuliers). Le but de cette association est de soutenir le projet d'une inscription au patrimoine mondial de l'Unesco des sites retenus.